
À chacun d’entre vous, membres de l’Alliance des Cœurs Unis, qui avez choisi de vous consacrer tout particulièrement à Saint Michel et portez le scapulaire de notre confrérie Michaélique, nous attirons votre attention sur les informations suivantes.
Après réflexion entre les aumôniers (de notre confrérie Saint Michel), au cœur de l’Alliance et notre Évêque référent, Monseigneur Marc Aillet, nous vous précisons certains points :
En raison de notre engagement dévotionnel à Saint Michel, il nous est tout particulièrement proposé la dévotion des premiers mardis de chaque mois en l’honneur de Saint Michel, protecteur de la France.
Un peu d’histoire pour comprendre :
En tout temps troublé, la France put toujours compter sur la protection du grand Archange Saint Michel.
Dès la construction d’une église sur le Mont-Tombe (le Mont Saint Michel actuel), Childebert III (683-711) inaugura la longue liste de nos rois qui se rendirent en pèlerinage « au péril de la mer ».
L’Empereur et Bienheureux* Charlemagne avait fait inscrire, en 802, dit-on, sur ses étendards :
« Saint Michel patron et prince de l’Empire des Gaules ».
*Citons Sainte Jeanne d’Arc, parlant à Charles VII : « Je vois Saint Charlemagne et Saint Louis, à genoux devant Dieu, intercédant pour vous ». A la suite de Sainte Jeanne d’Arc, l’Eglise reconnaît l’Empereur Charlemagne, au moins comme Bienheureux (cf. Benoit XIV, au 18ème siècle et Dom Guéranger, dans son Année liturgique et son culte actuel à Aix la Chapelle)
En 1212 eut lieu, au Mont Saint-Michel, une croisade de multitudes d’enfants, appelée les Pastoureaux de France.
Sauvé in extremis d’un grave accident, Charles VII fonda en 1423 une Messe d’action de grâces en l’honneur de Saint Michel.
Dès l’année suivante, Sainte Jeanne d’Arc entendait l’Archange lui dire : « Je suis Michel protecteur de la France», et elle recevait ses premières leçons surnaturelles, la préparant à sa grande mission de salut pour « le Saint Royaume », le Mont Saint-Michel et Vaucouleurs, constituant les deux bastions de résistance à « l’invasion angloise », dans le Nord du Royaume.
Le fils de Charles VII, Louis XI, fonda le 1er août 1469, l’Ordre de Saint Michel, dont le collier entoure les armes de France.
En ce milieu du XVIIe siècle, les tout débuts du règne de Louis XIV furent marqués par les troubles de la Fronde.
Anne d’Autriche (1601-1666) assurait alors, auprès de son jeune fils, les destinées du Royaume, secondée par le Premier ministre, le Cardinal Jules Mazarin (1602-1661). Bien que Louis XIV ait atteint la majorité légale à ses treize ans, le 5 septembre 1651, il avait ce jour-là annoncé solennellement à sa mère :
« Madame, je vous remercie du soin qu’il vous a plu de prendre de mon éducation et de l’administration de mon royaume. Je vous prie de continuer à me donner vos bons avis, et je désire qu’après moi, vous soyez le chef de mon Conseil ».
Pour pallier la révolte princière qui atteint à Paris son paroxysme, à l’été 1652, la Reine régente, fit mander à « Monsieur Olier », l’abbé Jean-Jacques Olier de Verneuil (1608-1657), curé de la paroisse Saint-Sulpice depuis dix ans, de requérir l’aide du Ciel pour faire cesser la guerre civile ravageant le Royaume.(Cette paroisse relevait non de la juridiction du Sieur Archevêque de Paris mais du Révérendissime Abbé de Saint-Germain-des-Prés).
Le « serviteur de Dieu », figure fondamentale de l’École française de spiritualité, suggéra la résolution suivante que prononça la Reine, Anne d’Autriche :
« Abîmée dans mon néant et prosternée aux pieds de votre auguste et sacrée Majesté, honteuse dans la vue de mes péchés de paraître devant vous, ô mon Dieu, je reconnais la juste vengeance de votre sainte colère, irritée contre moi et contre mon État et je me présente toutefois devant vous, au souvenir des saintes paroles que vous dîtes autrefois à un prophète, au sujet d’un Roi pécheur, mais pénitent : « J’aurai pitié de lui et lui pardonnerai, à cause que Je le vois humilié en Ma Présence ». En cette confiance, ô mon Dieu, j’ose vous faire vœu d’ériger un autel à votre Gloire, sous le titre de Saint Michel et de tous les anges et sous leur intercession, y faire célébrer, tous les premiers mardis des mois, le très Saint Sacrifice de la Messe, afin d’obtenir la paix de l’Église et de l’État ».
La souveraine acheva par cette supplique (ci-dessous) à l’Archange, que rapporte « Monsieur Faillon » (1799-1870), prêtre sulpicien, historien du XIXe siècle et biographe de l’abbé Olier :
« Glorieux Saint Michel, je me soumets à vous avec toute ma Cour, mon État et ma famille, afin de vivre sous votre sainte protection et je me renouvelle, autant qu’il est en moi, dans la piété de tous mes prédécesseurs, qui vous ont toujours regardé comme leur défenseur particulier. Donc, par l’amour que vous avez pour cet État, assujettissez-le tout à Dieu et à ceux qui le représentent ».
L’on ne sait exactement où Anne d’Autriche fit ériger un autel au Prince des Anges pour y faire célébrer solennellement, tous les premiers mardis du mois, le Saint Sacrifice de la Messe. Mais la paix revint promptement, le Roi fit son entrée triomphale dans sa capitale le 21 octobre et la France put alors connaître la stabilité et le rayonnement du « Siècle de Louis XIV ».
Les fondations de Messes furent assurées jusqu’à la Révolution de 1789.
Il fallut attendre le milieu du XXe siècle pour que la France renouât avec cette belle tradition de la « Messe de Saint Michel pour la France ».
En 1943 en effet, en pleine Seconde Guerre mondiale, l’abbé Constant Paulet, ressentant la nécessité d’un sursaut salutaire, lançait la parution du journal « Terre et Foi », y prônant la « maintenance chrétienne et terrienne de la France » et organisant une croisade de Messes « pour la France et pour la paix ».
En 1948 il fit sortir de l’oubli la Messe du premier mardi en l’honneur de Saint Michel et reçut l’imprimatur.
En 1956, une vingtaine d’Evêques l’encouragèrent.
Le 15 juin 1962, le Pape Jean XXIII accorda sa bénédiction.
Depuis 1988, les Compagnons de Saint Michel Archange – dont feu l’abbé Christian-Philippe Chanut, fut l’aumônier comme Chapelain Prieur –, s’efforcent de faire revivre la spiritualité Michaëlique à la suite de l’abbé Paulet. Ils ont relevé cette vénérable tradition de la Messe mensuelle « afin d’obtenir la paix à l’Église et à l’État » et s’efforcent de la faire connaître et de la diffuser.
Il s’agit de célébrer, si les règles liturgiques le permettent, la Messe votive de Saint Michel (soit celle du 29 septembre, soit celle du 8 mai en Temps pascal), en offrant surtout l’intention de la Messe pour la France.
(N’oublions pas de faire l’aumône d’offrandes de Messe. Notre Seigneur qui aime la France et Son Église, nous le rendra au centuple !)
Désormais, ayant pris conscience de cet héritage spirituel et historique, en tant que « Miquelots » dans l’Alliance des Cœurs Unis, nous chercherons à assister avec ferveur à la Messe en l’honneur de Saint Michel pour la France et l’Église, tous les premiers mardis du mois. Pour ceux d’entre nous qui ne pourraient y répondre, le chapelet aux Chœurs des Anges(1) leur sera proposé ainsi bien évidemment que le renouvellement de notre acte de consécration(1) à ce noble Archange.
Notre pèlerinage Michaëlique annuel, est maintenu pour la fête du 29 septembre, comme les années précédentes. N’oublions pas quotidiennement la prière à Saint Michel de Léon XIII(1), à l’issue de chacune de nos messes ainsi que chaque jour.
Les aumôniers Michaéliques de l’Alliance des Cœurs Unis.
(1) Voir la page de notre site : « Les dévotions michaéliques de l’Alliance » rassemblant les principales prières en l’honneur de saint Michel.